A l'occasion de la première exposition au Mucem du Télécran de l'artiste plasticienne photographe Emmanuelle Germain, la cinéaste Barbara Panero a souhaité filmer le travail de Emmanuelle pour rendre compte de la beauté de son geste artistique et de l'inédit de cet événement artistique, vécu par l'artiste tel un conte de Noël...
Pour dépasser la contrainte physique, sociale et existentielle de ce premier confinement que nous avons vécu en mars 2020, l'artiste Emmanuelle Germain a commencé à dessiner et reproduire des grandes oeuvres de l'histoire de l'art, sur le télécran de ses enfants qui traînait dans le salon. Inventé dans les années 50, le télécran est un jouet pour enfant que l'artiste détourne comme un outil artistique insolite, qui crée, selon l'artiste, "un bug" dans l'Histoire de l'art.
Emmanuelle joue avec son nouvel outil et se joue telle une copiste des grandes oeuvres de l'histoire de l'art: Le baiser de l'hôtel de ville de Robert Doisneau, Isadora Duncan de Arnold Genthe, Nu bleu IV et La danse de Henri Matisse, Femme assise à la jambe repliée de Egon Schiele, Femme accroupie de Camille Claudel, La médusa de Caravaggio, La guirlande de roses de Paul Sérusier (une commande télécran du Mucem) jusqu'à L'origine du monde de Courbet, oeuvre qui restera en hors champ de cette exposition.
Par ce nouveau travail qui la dérive de sa photographie, Emmanuelle invente son geste en une seule ligne noire continue, dans un délicat tremblé, qui nous éblouie de poésie, telle sa belle âme... Que Barbara Panero souhaite saisir cinématographiquement pour témoigner de cette merveilleuse aventure artistique et existentielle: Que son télécran nous déconfine la tête et fasse le tour de notre monde...
Comments