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Court-métrage / fiction

Sélection film
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  • 16e Festival Les nuits Med (2023)
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  • Diffusion Fête du court-métrage (2023)
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Sélection Scénario
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  • Festivals de court-métrage de Nice (2018), Music et cinéma de Marseille (20219)​Paris court devant (2019).
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  • Maison des scénaristes - plateforme wefilmgood (2019)

SYNOPSIS

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Betty est serveuse dans une galerie marchande hyper moderne.  Elle s’ennuie et erre dans ce non-lieu contemporain. Elle rêve de prendre l’un des bateaux qui passent devant la galerie... 

 

 

Inspiré du poème de Dante, le film interroge notre P.I.B., notre Pouvoir d'Inventer du Bonheur, entre fiction et surréalisme poétique.

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Divine galerie :
de Barbara Panero
En diffusion  - 14' - Coul - HD - 2023 - Visa CNC 

Le film questionne notre idée du bonheur au sein d’une galerie marchande, lieu-métaphore d’un paradis sur terre.

La fiction qui s’y invente autour d'un pseudo questionnaire normé sur le bonheur est un prétexte pour parler de notre relation au monde et de cet égarement que nous pouvons vivre parfois au milieu de notre vie. Par la contemplation déréalisée des images, des sons et des êtres qui marchent à travers ce lieu, il s'agit de se reconnecter à une beauté perdue. La présence de la chorégraphe Barbara Sarreau participe à cette déréalisation de la réalité pour toucher cette dimension spirituelle du monde qui est en nous. 

 

Avec les comédiens Fanny Roger et Nader Soufi, et la chorégraphe Barbara Sarreau

A l'image Luc Sarlin - Au son David Oppetit, Denis Perrigueur

Assistanat Mise en scène Alice Parault, Valentine Lastes

Assistanat Technique Benoit Heckel, Mattéo Marin

Régie Alice Parault, Ilona Gouin, Juliette Brémond

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Avec la participation de la chorégraphe Barbara Sarreau

NOTE D'AUTRICE

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Je me suis inspirée des premiers vers du Chant I de la Divine comédie de Dante où le poète nous parle de son égarement spirituel, cette perte de sens que nous pouvons tous vivre à un moment de notre vie.

Au milieu du chemin de notre vie

Je me retrouvai par une forêt obscur

Car la voie droite était perdue

CHANT I Les Enfers, Divine comédie de Dante

 

C’est ce qui arrive à mon personnage de Betty, belle quarantenaire, qui se sent vieillir et désenchantée dans le monde où elle vit. Betty avait de grands rêves, plus jeune ; mais ils se sont perdus en chemin. Et depuis, elle chancelle de ses talons, révélant par là sa fragilité au monde. 

 

Dans le lieu où elle travaille, Betty se sent déconnectée de cette galerie hypermoderne, reflet de notre monde contemporain. Divine galerie est d’abord le désir de filmer un lieu, un autre non-lieu qui se multiplie dans nos paysages urbains et qui façonne nos façons d’habiter le monde. Après avoir filmé une aire d’autoroute dans mon précédent film Désir d’autoroute pour y questionner le désir dans un lieu sans désir, j’ai voulu filmer une galerie marchande, lieu d’une métaphore de notre idée du bonheur.

 

Je m’inspire à nouveau de Dante et de la construction ascensionnelle de sa Divine comédie, en filmant cette galerie, selon une rhétorique verticale. Betty erre de bas en haut, de haut en bas, en passant par les étages, par les escalators et les ascenseurs. Depuis les parkings obscurs saturés de lumières vives, elle traverse sa forêt obscure de magasins, jusqu’à ce lumineux toit-terrasse entre ciel et mer, baigné de lumière blanche, tel un paradis sur terre. Betty rêve de prendre l’un de ces paquebots qui passent devant la galerie, en partance pour un ailleurs fantasmé.

 

Au café où elle travaille, Louis, un vigile de la galerie, vient faire sa pause ; car Il aime Betty. Tandis que Betty veut fuir ce monde, Louis va tenter de la retenir à ce monde. Louis est à l’opposé de Betty, une personne conciliante, avenante, défendant une pensée positive à tel point qu’il a tendance à rendre pathologique l’ennui de Betty, au lieu de le révéler dans sa dimension existentielle et spirituelle. L’ennui est d’abord cette expérience lorsque nous nous détournons du divin.

 

Le film se construit ainsi autour de cette conversation entre Betty et Louis au café, qui sera fragmentée par des plans en errance des personnages dans la galerie. L’intention est de créer une désorientation spatiale mais aussi temporelle, où l’on ne sait plus où se situe les différents temps de la narration. Cette désorientation spatiale et temporelle me permet ainsi de signifier cet égarement spirituel que vivent les personnages et en particulier Betty.

 

Cette dimension spirituelle du film est également amenée en filigrane par ce troisième personnage silencieux qu’incarne cette femme en robe blanche qui traverse le film par touches. Sa présence va se révéler au fur et à mesure, plus énigmatique voire fantomatique, telle la déesse Athéna dans l’Odyssée, qui prend forme humaine pour venir parmi les êtres humains afin de leur adresser des messages invisibles. Mais cette femme reste silencieuse, c’est à travers son corps qui marche qu’elle s’adresse. En écrivant ce personnage, j’ai pensé à la chorégraphe Barbara Sarreau, pour incarner cette sorte de Gradiva, cette femme qui marche dans cette galerie, tel un songe. 

 

Ainsi cette apparente conversation « de comptoir », mi drague, mi quotidienne, entrecoupées des images errantes des personnages dans le lieu, va s’éprouver plus intime, grâce au subterfuge d’un questionnaire sur le bonheur que Betty lit dans un magazine. Du questionnaire stéréotypé des magazines grand public, le dialogue entre les personnages, mais aussi entre les images et les sons in et off, va glisser vers un questionnement poétique et philosophique. Quel est notre pouvoir d’inventer du bonheur dans un monde qui le falsifie ? 

 

Je répondrai que dans un monde qui accepte l’ennui, tout reste ouvert.

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Barbara Panero

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