Dans le cadre du programme culturel "Rouvrir le monde, la cinéaste Barbara Panero a proposé un atelier sur "le bonheur", thématique en lien avec son court-métrage "Divine galerie" qu'elle tourne actuellement.
L'atelier s'est déroulé sur l'île du Frioul, du 20 au 25 juillet 2020, au centre Léo Lagrange.
"Avec 14 jeunes de 10/12 ans, nous avons réfléchi et écrit, pendant quelques jours, autour de cette idée du bonheur, en créant un carnet du bonheur, en écrivant sur une grande fresque murale, mais aussi en fabriquant des poèmes-origamis et surtout des cannes à pêches magiques.
Puis nous sommes allés pêcher, à travers l’île du Frioul, des images du bonheur, en filmant et mettant en scène dans la nature, un petit bateau qui voulait ré-enchanter le monde…"
"Les enfants ont beaucoup aimé fabriquer, artisanalement, avec leurs mains, leur propre carnet du bonheur, avec du papier et de la ficelle, et personnaliser leur couverture.
Ils ont ensuite tenté d’écrire chacun leur définition du bonheur, mais aussi leurs rêves et leurs souvenirs de bonheur, dans leur carnet mais aussi sur la grande fresque murale. A chaque fois, nous faisions un tour de lecture de ce qu’ils avaient écrit, pour commencer à extérioriser, apprendre à « dire » et à haute voix ses écrits aux autres, assumer une parole, un témoignage et préparer le travail à venir de l’acteur devant caméra."
"C’est à partir de ce travail d’écriture, que nous avons filmé. Tandis que certains étaient derrière la caméra, au son et au clap d’annonce, les autres passaient devant la caméra pour témoigner de leurs rêves et leurs souvenirs du bonheur, dans des endroits de l’île suggérés et choisis ensemble.
Seulement un enfant ne pouvait pas être filmé, les parents n’ayant pas autorisé le droit à l’image. Ce qui pour un film d’atelier me semble regrettable : ne pas permettre à son enfant d’expérimenter en totalité les possibilités d’être, en tout cas de choisir par lui-même. Car passer devant la caméra, pour l’observer depuis des années que je donne des ateliers, ça peut aider un enfant, si nous savons l’accompagner en écoute et en simplicité, de sortir d’une timidité, d’une gêne de son corps, voire de son image, de valoriser son être-là, ici et maintenant ; de l’aider aussi à se révéler voire oser s’exposer, de se donner au regard des autres et de sortir de soi, et finalement de se projeter et de se mettre en lien au monde. Et le travail de l’acteur, comme de l’écriture, permettent ce passage de son intérieur vers son extérieur et d’en prendre conscience en le pratiquant ; et de là peut naître un beau geste artistique. Et puis cela peut s’éprouver comme un doux vertige à vivre et à expérimenter en conscience : ce regard de l’autre sur soi, et réciproquement son propre regard sur l’autre. Ce que permet l’outil caméra et le dispositif scénique, est de travailler un regard bienveillant et bien sûr sensible, esthétique : Qu’est-ce que je montre, je donne à voir et à entendre, en me laissant regarder et en regardant. Voici quelques enjeux qui se jouent dans un atelier d’écriture et de cinéma."
L’atelier s’est transformé aussi en création plastique d’objets à filmer. Tout d’abord, nous avons confectionné des origamis de bateaux où les enfants ont écrit à l’intérieur un poème commençant par « Je ré-enchante le monde avec… ». Puis ils ont peint de la couleur de leur choix des cannes à pêches à partir de roseaux que j’ai moissonné dans un champ, au bout desquelles nous avons accrochés nos petits bateaux en papiers. A partir de cette étape, nous étions prêts à vagabonder à travers l’île pour créer des images poétiques, des situations insolites avec nos cannes à pêches magiques et expérimenter cette notion de Land-art avec nos petits bateaux origami.
A partir des écrits et des échanges avec les enfants, j’ai écrit et imaginé des mini scénettes à jouer dans la nature pour donner une dimension fictionnelle au film. Et nous avons même notre petite scène d’amour d’un petit bateau qui désire ré-enchanter le monde mais surtout toucher TON cœur…
En partenariat
avec
LA DRAC en Région Sud
Les têtes de l'art (Julien Ruhols)
Le centre Léo Lagrange du Frioul (Marie Tomasi)
et la Voyageuse...
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